[Andricus kollari] Galles du chêne

Voici deux photographies de galles du chêne, observées hier le long d'un chemin dans l' Essonne. Diamètre de la galle : 20mm
Après photo in situ, j'ai prélevé la petite branche, dans le but d'étudier la dite galle.
Après un petit séjour dans un bocal auparavant gazé à l'insecticide (je ne voulais pas prendre de risque, ne sachant pas ce que je trouverai),je me suis attaqué à l'ouverture de la galle dans l'axe de la perforation. il s'est avéré que la galle était vide.
sur la deuxième photographie, on distingue très bien une loge mais aussi, bien qu'un peu moins visible, le conduit allant de la perforation à la loge.
Lors de l'ouverture, la loge et le conduit étaient pleins de fine poudre de bois (de la galle).

Si mes recherches ont été assez floues au début, j'ai fini par trouver un nom à l'insecte à l'origine de cela:

Ordre des Hyménoptères, Cynipidae, Andricus Kollari (Hartig 1843) - Cynips du chêne (guide des insectes ''Delachaux et Niestle'' page 126)
Si j'ai bien tout compris, cette galle serait de deuxième génération, (géneration asexuée, reproduction par parthénogenèse), du fait que je l'ai trouvé sur un branche et non sur une feuille.

Merci de confirmer ou rectifier ma théorie et ma recherche.

Voici les photos de la galle:



Deux galles in situ


Galle ouverte das l'axe de la perforation

Bonsoir,

Mes élèves récoltent les galles (vides) à chaque automne. On les trouve en quantité sur les chênes rouvres.

Nous nous servons de ces "noix de galle" pour faire une encre destinée à exécuter des lavis sur papier (dans le cadre de séminaires sur certaines techniques de peinture italienne du Quatrocento).
Bref nous connaissons leur cycle par coeur et suivons leur évolution sur toute l'année (je parle là pour la Corse et uniquement pour la Corse).

A ma connaissance nous n'avons toujours vu les noix de galle que sur les rameaux et jamais sur les feuilles. Peut-être existe-t'il diverses espèces ou formes géographiques à l'éthologie différente. Non so !

La question est posée, pour ma part mes observations remontent à trop loin pour confirmer, mais il me semble n'avoir observé ces galles que sur les rameaux de certains chênes. A l'époque j'étais dans les Alpes-Maritimes, alt. 800 m.

C'est le même insecte qui est à l'origine des galles sur les feuilles et les rameaux.

en fait il y a deux cycles.

Génération 1:

une femelle sexuée et fécondée par un male pique des feuilles de chêne, ce qui crée la galle des feuilles. de ces galles sortent des femelles asexuée, reproduction par parthénogenèse. Des galles des feilles ne sortent que ce type d'insecte femelle.

Génération 2:
Ces femelles pondent à leur tour mais uniquement sur les rameaux. ce qui est à l'origine de ces galles bien rondes que j'ai trouvé sur un rameau.
de ces galles sortent males et femelles, donc sexués.

Et on repart en début de cycle.

Merci pour cette information Pouic-Pouic.
Je suis attentivement la formation des galles chaque année (nous en récoltons baucoup) et je n'ai jamais rien remarqué de tout ceci. Je serai plus attentif dès maintenant.
Suite de la discussion à l'année prochaine donc.

Bonjour à tous,

De mémoire il existe plus d'une quinzaine de galles du chêne, feuilles, branches, glands et même racines.

Cliché de Cynips quercusfolii

Andricus quercustozae la plus grosse galle du chêne, en forme de nèfles celles-ci mesurent 38,5mm de diamètre et 42mm de longueur
Bonne journée à tous
@+ Jean-Marie

Bonjour,

.... et merci à tous pour toutes les informations de ce passionnant sujet.

En me promenant, j'ai remarqué une terminaison de tige de ronce comme enflée et dure au toucher.


Une fois cassée, voici ce qu'elle renferme (si j'avais su je me serais abstenue mais j'ai compris trop tard qu'il s'agissait aussi d'une forme de galle ...)

Bonjour tout le monde,

Comme je l'ai dit précédemment nous récoltons chaque année les noix de galle pour en faire une encre à lavis.

Une partie de la récolte, fin octobre


Les noix ont été concassées, on en a fait une décoction et on a ajouté du sulfate de fer pour fixer le colorant, on filtre. On obtient une encre noir pourpré.



Voici une petite étude faite au lavis avec cette encre au chroma magnifique, qui fut utilisée par les peintres depuis des siècles, et qui est tombée malheureusement en désuétude.

Sympa tout ces posts sur les galles merci beaucoup Mehdi