Accouplement d'araignées

Je désirerais récolter vos impressions sur une scène dont j'ai été témoin aujourd'hui.
J'ai apparemment été spectateur d'un accouplement entre deux arachnides.

Voici ma première photo :



Le céphalon du mâle cherche à atteindre l'abdomen de la femelle avec une sorte d'appendice (bulbes copulateurs ?)

Voici les deux individus après séparation (taille environ 5 à 6 mm) :



Une vue agrandie de l'un des sujets que je suppose être le mâle :





PS : Photo prise en Alsace, Bas-Rhin, sur façade Ouest de maison à 2 mètres du sol par temps très ensoleillé (30°C). Date : 28 avril 2012.

Joël

Belle série Jojo. Par contre je ne suis pas capable de te répondre.

Hello jojo,

Je ne suis pas plus spécialiste sur la question mais il me semble que le dimorphisme habituel entre mâle et femelle chez les araignées ne s'applique pas pour ces deux spécimens.
Il faut donc en attendant une réponse avisée garder une certaine réserve et peut-être en apprendre un peu plus...

Citation :

il me semble que le dimorphisme habituel entre mâle et femelle chez les araignées ne s'applique pas pour ces deux spécimens.

Tout à fait. J'ai été profondément surpris par le fait que les deux individus avaient une taille équivalente. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas cru à l'accouplement en premier lieu.


Joël

Salut Jojo,

En effet le mâle a des bulbes au bout de ses pédipalpes qui permet d'insérer sa semence dans l'épigyne de la femelle se situant sous l'abdomen. Je sais que de nombreuses espèces où le mâle est plus petit, il reste au-dessus par crainte de se faire manger sans doute, et se contorsionne pour amener son pédipalpe au-dessous. Ici je pense au genre Marpissa de la famille des Salticidae, certainement M. muscosa, à confirmer.
Photos très sympas !

Je me souviens que j'avais montré un accouplement dans le même genre :
https://forums-naturalistes.forums-actifs.com/t4920-couple-de-pardoses

Oui, bien d'accord... c'est un accouplement de Marpissa muscosa dont mâle et femelle sont sensiblement de la même taille... On voit bien le pédipalpe gauche du mâle bien gonflé... ces pédipalpes fonctionnent comme des pompes "aspirantes et foulantes"... il dépose son sperme sur une petite toile dite spermatique, le pompe dans ses pédipalpes, cherche une femelle... de la même espèce car des pédipalpes fonctionnent comme une clef..., l'amadoue, car c'est toujours une épreuve dangereuse, insère son pédipalpe dans l'épigyne de la femelle et "actionne" sa pompe...
Richard (mon avatar est un mâle Marpissa muscosa )

Merci à vous tous pour vos observations.

Merci Richard pour les précisions et la détermination.

Une petite question : malgré leurs corpulences équivalentes, la femelle peut-elle s'en prendre au mâle, à l'instar de ce que l'on observe chez d'autres espèces d'arachnides ?


Joël

J'avoue ne pas le savoir... certaines espèces (mâle & femelle) cohabitent sans problème (Tegenaria, Metellina...) je présume que ça doit être le cas pour les Lycosidae !

Il me semble Richard que sur ton blog tu as photographié une Marpissa mangeant une autre et une Metellina mangeant un mâle ?

Disons que je trouve souvent dans mon jardin des couples de Metellina qui cohabitent sans problème... mais effectivement, parfois, certains autres mâles "intrus" sont parfois mal reçus !

Oui, effectivement, j'ai déjà constaté cela mais ça reste rare... du moins dans mon jardin ! Elles ont peut-être leur territoire !! ?

Citation :

La réputation de dévoreuses de mâles colle à la peau des femelles araignées dans le règne animal. Chez l’araignée-loup, les femelles mangent uniquement les mâles inconnus qui désireraient s’accoupler avec elle sans plus de préambule. Ces gentes dames préfèrent se reproduire avec les mâles qu’elles côtoient.

Selon Eileen Hebets, de l’université de Cornell à New York, c’est l’expérience sociale qui influence le choix reproductif chez cette espèce. Ces conclusions émergent de ses travaux sur le comportement des araignée-loup. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle avant les femelles de leur entourage. Ce contact affecterait le comportement adulte des demoiselles : elles ne copuleraient qu’avec les mâles qu’elles fréquentent déjà lors de leur jeune âge. Eileen Hebets pense qu’existerait une reconnaissance sociale entre les invertébrés. Cette dernière se maintiendrait avec les mues et imposerait de fortes pressions de sélections sur la stratégie des mâles pour s’accoupler.

Eileen Hebets s’est intéressée aux araignée-loup, car les mâles présentent une variabilité phénotypique très intéressante et spécifique à cette espèce. Les croqueuses de mâles ne se conduisent pas comme des cannibales par pur plaisir, mais agissent selon les règles de la sélection naturelle.



http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20031...

Merci Richard pour tes explications.