Belgique - Hier, des militants de Greenpeace ont dénoncé la présence de bois illégal dans le port d’Anvers. Provenant de forêts tropicales anciennes situées en République démocratique du Congo, ce wenge aurait été abattu sans titre forestier valable.
45.000 euros. Telle est la valeur des quelque 50 m³ de grumes de wenge stockés à Anvers. Principalement destiné à la fabrication de matériaux d’aménagement (parquets, escaliers...) et de meubles pour un marché européen très demandeur, ce bois a été abattu illégalement par la société Industrie de transformation du bois (ITB) dans la région du lac Tumba, connue pour la richesse de sa biodiversité.
Malgré plusieurs dizaines de lois visant à rendre l'industrie forestière en RDC enfin transparente, le flou règne toujours : les entreprises exploitant les forêts, extrêmement riches, profitent des problèmes de gouvernance du pays et leur activité ne bénéficie même pas aux populations locales, qui ne peuvent que constater la destruction de leurs ressources naturelles et se retrouvent victimes de nombreux conflits sociaux.
Cette découverte de bois abattu illégalement survient alors que le processus d’élaboration d'une future réglementation européenne sur le bois entame ses derniers mois. Pour Greenpeace, cette dernière doit imposer une traçabilité complète de la filière bois sur le sol européen, et prévoir de sanctionner les contrevenants. La France peut et doit jouer un rôle clé dans l'adoption d’une loi "réellement à même de stopper le commerce de bois illégal en Europe". Car pour l’heure, rien n'empêche le wenge découvert à Anvers d'entrer sur le marché européen...