pour répondre au Jaguar

A propos des espèces invasives Le Jaguar a écrit :

Invasif est une notion quelque peu exagérée dans de très nombreux cas. Il y a un sens négatif dans ce terme qui est loin de faire l'unanimité et les cas vraiment avérés prêtant à conséquences sont heureusement limités.

De très nombreuses espèces non autochtones se sont acclimatées sans pour autant représenter un danger pour l'équilibre environnemental. Faut-il tout de même rappeler que tous ces "aliens" ont été introduits par l'action de l'homme...

Puis on aime bien parler de ces espèces dites invasives quand elle touchent notre territoire, mais le problème est né il y a déjà plusieurs siècles et sur tous les continents. L'exemple le plus marquant étant peut-être celui des rats, véritables vecteurs de maladies, ils sont présents sur tous les Continents et capables de s'adapter à pratiquement tous les climats jusqu'aux plus extrêmes. Les rats ont depuis ouvert la voie à beaucoup d'autres espèces, même si de nos jours rares sont celles qui ont une extension aussi spectaculaire.


C'est sûr. Mais trouver en plein bois, loin de tout bitume, des clairières envahies de balsamines de  l'Himalaya ou de renouée du Japon me fait dresser les cheveux (moins nombreux avec l'âge !) sur la tête. C'est physique !
Je subis au jardin la scabieuse des champs qui prospère dès les 1ères chaleurs ( et se porte bien à ce jour, les gelées ne venant pas). J'en "remercie" les jardins botanique de Paris et Madrid !
Un guide me dit qu'elle apprécie les sols azotés légers et sablonneux. Ma terre à patate est un paradis pour elle !
Les coccinelles asiatiques sont aussi arrivées jusqu'ici, mais les hivers sont habituellement un peu rudes pour elles.

Tu poses la question du rat. Lui et les mammifères en général (chien, lapin...) ont été en suivant l'homme cause de désastres là ou n'étaient pas présent : îles du Pacifique, Australie...

Que dire de l'homme lui même.
Disparition de nombreux oiseaux coureurs (pas assez vite, faut croire) en Nouvelle Zélande suite à l'arrivée des Maoris.
L'extinction des mastodontes américains qui permettrait de dater l'expansion humaine du nord au sud.
Le cheval s'est éteint en Amérique...
...et est revenu avec les espagnols !
Des cas où il s'agit de peuples anciens et pas de nous, occidentaux modernes !
Mais demandons au dodo de l'Ile Maurice ce qu'il pense de l'homme...

Au positif : Presque tous nos fruits et légumes sont des "aliens". Bassin Méditerranéen, Croissant Fertile, Extrême Orient, Amérique. (à lire A De Candolle "L'Origine Des Plantes Cultivées", J. M. Pelt "Des Fruits" et "Des Légumes")
La dinde est américaine et la pintade africaine, il me semble.
Tous ces étrangers sont pourtant les bienvenus !
Avec le réchauffement climatique, l'oronge des Césars colonise mes pentes petit à petit. Pourquoi s'en plaindre ?

Toute espèce conquérant une niche écologique, pourrait être considérée comme envahissante. Et toute, dans le flux de la vie, finira envahie par d'autres. Quelquefois par un hybride naturel mieux adapté. Et cela sans intervention humaine.
Il y a un équilibre oui, mais dynamique.
Cela depuis la naissance de la vie.

Dans l'idée d'espèces invasives, au sens péjoratif, comme dans le débat écologique en général ; la question est bien de savoir si l'on considère l'homme comme partie ou non du mouvement de la vie. Acteur ou spectateur (voir marionnettiste pour certains !) ? J'ai fait mon choix.

Bonne journée

Dominique

Bonjour, tout ceci est exact et pour rester dans les plantes, que dire de l'ambroisie véritable fléau pour les personnes sensibles et allergiques ou de la berce du Caucase dont le latex cause de terribles réactions cutanées ?

Par contre personne ne se plaindra de toutes ces magnifiques Solanacées qui poussent dans tous nos potager et qui nous viennent pour la plupart d'Amérique.

Le fait de taxer une espèce d'invasive ou non n'est que pure interprétation fondée uniquement sur notre mode de vie à nous les humains selon que l'espèce "alien" présente un intérêt ou pas.

Tu cites les jardins  botaniques de Paris de Madrid ou d'ailleurs, mais ce ne sont vraisemblablement pas eux les principaux vecteurs d'introduction d'espèces invasives.
Je commencerai par tous les grands distributeurs que sont les grandes surfaces, jardineries et autres animaleries qui brassent des milliards d'individus exotiques pour les disséminer via un commerce extrêmement lucratif à toute la population. Nos jardins, nos espaces verts et plus généralement tout aménagement conçu par l'homme pour agrémenter son quotidien sont autant de pépinières pour faciliter l'introduction de ces nouvelles espèces.

C'est ainsi que certaines (les plus nombreuses) passent inaperçues voire sont contemplées avec bienveillance quand d'autres, quelques-unes, attirent l'attention par leurs effets négatifs ou la difficulté qu'elles représentent à être éradiquées. Ajoutons l'effet concurrence avec certaines espèces autochtones et nous aurons ainsi un tabloïd à peu près complet de la question.